[Elections] Présentations des candidats...

Quelques jours de marche en prenant son temps depuis sa fuite imprévue de Schlipak, accompagnés de nuits à la belle étoile et de journées éreintantes à chasser du gibier avaient conduit l'Humain à destination. Chnafon n'était pas une belle ville. En fait, en y réfléchissant, ce n'était même pas une ville. Une bourgade ni trop grande, ni trop petite, habitée par nombre d'individus susceptibles et parfois même colériques. Pourtant, peut-être grâce à la présence d'une milice (mais c'était pas sûr...), l'endroit était tranquille. Personne pour l'emmerder, en un mot. L'assassin était sorti du château de maire pour découvrir un débat politique entre un barbare à la carrure impressionnante, et un homme... quelconque. Un humain standard, à l'allure standard, dont les yeux brillaient d'une intelligence standard. Quelques secondes d'écoutes suffirent à Raynarès pour comprendre qu'il assistait à un débat précédant des élections, dont l'issue désignerait un nouveau maire.

En toute franchise, Raynarès n'en avait que faire. Il ne s'installait à Chnafon que pour disposer d'un abri sûr dans la région, et ne passerait pas ses jours dans la triste bourgade, alors élire un maire, il s'en foutait royalement. Pourtant, il continua son écoute jusqu'à ce qu'un Hobbit velu annonce le début des vote. Mieux valait tout de même savoir ce que chaque candidat prévoyait, au cas où l'un d'eux souhaitait une guerre, ou interdire le métier d'assassin. On a toujours besoin d'un ami assassin, ça peut toujours servir. Dans le cas de ces élections, par exemple : le barbare pourrait lui demander de faire disparaître son opposant, ou l'inverse.

Les votes commençaient à être donnés, et Raynarès analysa les deux discours. Celui du monsieur-tout-le-monde était d'une exagération extrême. Faire tant avec si peu ! L'homme délirait, attiré par les richesses promises au vainqueur du débat. Le guerrier, lui était beaucoup plus réaliste. Malheureusement, il était au service de Kornettoh, un dieu maléfique. Comme l'ami Gwennaall. Raynarès l'avait remarqué lors de leur aventure à la recherche de l'Inquisitrice. Les yeux du Nain avait brillé d'un éclat maléfique. Et le Mal, Raynarès était contre. Ses divinités à lui étaient du côté du Bien, et il était dommage qu'un barbare aussi réaliste, sensé et compréhensif (si si, moi aussi j'y croyais pas, mais Bagloc nous a prouvé que ça existe !) aie pour programme de raser le temple de Braav'.

L'assassin ne savait que choisir, et décida de ne plus s'en mêler. Si le dénommé Tinal était élu, advienne que pourra, et si c'était le barbare, tant pis pour le temple. Histoire de faire chier le monde, il vota blanc.

[HRP : sauf si c'est pas autorisé, Gwen]

[Rayna tu fais ch***.]

Le gnome-hobbit administratif releva ses lunettes alors qu'il comptabilisait le dernier vote blanc d'un assassin qu'il regarda avec un regard digne de sa classe. Sa robe violette sautait de temps à autres alors qu'un coup de vent levait le parchemin sur lequel il écrivait.

Sur celui-ci, on pouvait apercevoir :

"Bagloc le Barbare : 2 voix.
Tinal d'Abrens : 2 voix."

Le petit personnage alors commença à être désespéré, et continua alors, sur un autre parchemin, à écrire. Il l'afficha quelques minutes plus tard après de minutieuses enluminures. Tout le monde pouvait à présent lire :

"Les élections sont terminées ! Nous avons donc deux vainqueurs : Tinal d'Abrens et Bagloc le Barbare ! Ils seront tous les deux co-maires, et résideront dans le château tant que l'envie leur en fera ! Longue vie aux maires !"

Et voici la fin de ces tristes élections... Peut-être que quelqu'un allait faire un discours... Qui sait ?

Précédemment

Quelle ne fut pas la surprise de celui qui s'était présenté sous le nom de Tinal d'Abrens à l'élection pour devenir maire quand il réussit à déchiffrer le parchemin affiché par le semi-homme :

- Quoi ?! Egalité ? Mais c'est un scandale ! Cette élection est truquée ! Je demande à ce qu'on recompte les voix !
- Non, rétorqua le gnome.
- Ah ? Bon. Et comment ça se passe maintenant ? On joue la mairie à pile ou face ou on fait une semaine sur deux plus les week-end et la moitié des vacances scolaires ? demanda le pauvre bougre l'air penaud. Non, parce que là c'est vraiment n'importe quoi ! Comment voulez-vous que je m'enrichisse bosse efficacement pour la prospérité de la ville dans ces conditions ?
- M'en fous. Comme tout le monde ici à part les quatre pèlerins qui ont voté... dont vous autres candidats. C'est dire à quel point ça n'intéresse personne. Maintenant, si vous voulez bien me lâcher la grappe, je rentre chez moi.

Tinal d'Abrens resta interdit, la bouche entrouverte, sans rien trouver à dire face à l'évidence qui venait de le frapper de plein fouet : tout le monde à Chnafon se fout royalement des élections pour la succession du maire. Pour la deuxième fois en moins d'une année (*), ses désirs d'ascension sociale et de réussite professionnelle s'envolèrent alors qu'il les touchaient presque du bout des doigts.

Il allait devoir réfléchir à la suite à donner à tout ceci mais pour l'heure, il avait besoin d'un bon demi-tonneau de piquette pour oublier ses déboires et il reprit la direction de la taverne des saltimbanques.

(*)Comment j'ai failli devenir noble

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