Un camp dans les marais [aventure]

[Je suis pas le dernier, nananananaaaa...]

Le groupe réuni à la taverne en quelques jours partit. Gwennaall proposa à Raynarès de monter sur son tigre afin d'être plus près de lui et de lui expliquer en quoi consistait la quête.

"Alors, tu comprends, le but, c'est de protéger un campement dans les marais. Apparemment, il s'agirait d'un campement d'archéologues avec pas mal d'ouvriers qui y travaillent. Ces ouvriers sont attaqués régulièrement, selon m'sieur Grappin, par quelque chose d'inconnu. Ivanov, le maire, a émis l'hypothèse que ce soit des démons. On verra bien ça hé..."

Tirant sur les longes de son tigre pour le faire ralentir, il se mit à chuchoter à Raynarès qu'ils ne seraient payés que très peu. Mais cela importait peu apparemment.

"Nous arrivons au campement, je crois."

Des bruits insupportables se faisaient entendre. Des bruits de succion. Très mauvais pour les tentes.

"Beurk, on dirait que la terre est vivante..."

Djinn et Trichelieuse eurent la même réaction. Une réaction de dégoût profond quant à la puanteur de l'endroit.

"Comment, mais comment font ces pauvres ouvriers pour travailler ici ? Il y a quelque chose d'intéressant à creuser, j'espère ?"

Mais en réalité, il n'était pas intéressé par ce qu'ils y trouveraient. Il s'inquiétait plus pour son confort personnel. Et puis, quelques instants plus tard, il ajouta :

"Je suis désolé de vous le dire, Monsieur Grappin, archéologue de son état, mais on ne construit pas un camp de façon anarchique. Un camp, ça s'organise. On fait un grand cercle, et on défend l'extérieur avec des feux. Surtout quand on est en danger d'ailleurs. Et puis, si il s'agit d'un démon, on prend des mercenaires dès le début..."

Et il s'ébroua ainsi pendant quelques minutes encore...

[Ah, au fait, je vous autorise à prendre possession de mes personnages non-joués (à savoir Djinn et Trichelieuse) pour égayer un peu le RP, faire des dialogues...]

Parmi le groupe fraichement constitué arriva au campement, lequel ne semblait guère joyeux, et plutôt lugubre.
Une atmosphère plutôt charmante pour un vampire, mais lequel vampire était justement absent de la scène.
Il n'était pas encore arrivé, ayant préféré voyager seul plutôt qu'avec la troupe, leur laissant pour eux les moustiques et les sangsues.
Dans le ciel, on vit apparaître un point noir. Oh rien de bien inquiétant au début, on aurait pu confondre avec un oiseau.
Mais le point se rapprocha assez rapidement, on vit arriver un être tout encapuchonnée, dans une houppelande d'un noir tel que toute lumière semblait être absorbée.
Il se posa au mieux du groupe, plongeant ses deux New Block dans la boue en un bruit de succion charmant, avec pour effet un juron à peine réprimé.

- Et |\/|3|{|)3 !

/*Je le tue ? Je le tue pas ? Je le massacre, je le massacre pas ? */

Si le sort d'illusion avait été de piètre qualité, on aurait pu voir le vampire devenir blanc de rage (comment ça ça ne se verrait pas sur quelqu'un de blanc ?).
Pire encore le sort d'illusion du magicien le perturbait totalement d'un point de vue magique. Il faudra vraiment qu'il ait une discussion avec son employeur, car de minutes en minutes, son capital sympathie diminuait comme nourriture dans une assiette de hobbit.

- Bon alors on fait quoi ?

Lança le vampire, devenu bougon.

Un sourire gagna les lèvres de Gwennaall. Tout d'abord, le vampire s'était écrasé comme une merde comme il le fallait depuis son majestueux dragon, dans un tas de boue des plus plaisants, mais en plus, l'archéologue, le maître des illusions, avait lancé sur Ivanov un sort qui masquait son appartenance au monde des morts-vivants.

Mais malheureusement, son sourire ne resta pas éternellement. Edward Grappin ne semblait pas apprécier ses remarques à propos du camp.

"Je précise, cher employeur, que moi je fais mon travail, ce qui m'a été dit de faire, et si ça marche pas à cause de votre bande d'empotés qui n'savent pas faire un camp, alors moi, je démissionne ! Compris ?"

Sa crise de colère passée, il se calma.

"Bon excusez-moi... Mais sérieusement, on ne peut pas défendre un camp si mal organisé..."

Gwennaall descendit calmement de sa monture.

"Bon, je vais te ranger dans mon sac, Helmet, il me semble que tes pattes ne supporteront pas à nouveau cette gadoue qui encrasse tes coussinets" murmura-t-il à son tigre.


Une brève formule magique et le tigre disparut dans les méandres profondes et obscures de son sac.

Gwennaall regarda patiemment le camp. Un monstre pourrait attaquer sans problème cet amas de tentes. Il est vrai que l'idée des feux lui paraissait moins géniale, tout à coup. Et il est vrai qu'organiser une défense avec des tentes alignées, mais sur du marécage, c'est pas pratique non plus. Il dut se rendre à l'évidence : Grappin avait raison.

Le Nain se demanda tout de même ce qu'il pouvait y avoir de si intéressant à trouver pour pouvoir se permettre de perdre des vies humaines ainsi. Quel trésor valait plus qu'une vie ? Et surtout, pourquoi dans un marécage ?

"Bon alors, on fait quoi ? dit alors le vampire, interrompant les pensées de Gwennaall.
-Si je peux me permettre, messire, nous pourrions peut-être organiser une défense, et faire les présentations auprès des ouvriers... Qu'en dites-vous mes amis ? demanda Djinn.
-C'est une très bonne idée, commenta Trichelieuse.
-Bon, moi, dit alors le Nain, je dis que c'est nul. Mais bon, si il faut le faire..." dit-il, prenant part à la conversation.

Il se dirigea donc vers le camp, mais lentement.

Les idées se bousculaient dans la tête du vampire. Il pensait à plein de choses à la fois : comment organiser le camp, demander à voir les lieux des attaques, poutrer le magicien, massacrer du pnl.
Il s'approcha silencieusement vers le magicien, volant quelques dix centimètres au-dessus de la boue des marécages. Faisant exagérément rouler les R, et prenant un accent bizarre, il lui dit :

- Dites, y aurait-il moyen de voir les zones où ont eu lieu les agressions ?

[désolé du retard --']

Gwennaall avait beau être un Nain débrouillard, il avait réussi à se paumer entre les tentes et à maraver la face de Djinn avant de s'en apercevoir.

Le juron de Grappin leur parvint semblait-il de très loin, de l'autre côté de ce mur de purée de pois insondable. Il incanta un moment, puis de petites lucioles vinrent batifoler à quelques centimètres de tous les humanoïdes de la zone, vadrouillant sur tout leur corps, signalant leurs positions respectives aux autres.

Raynares put ainsi voir les deux clampins qu'il avait menacé s'en aller à petits pas méfiants, vaguement tournés vers sa position approximative.

L'archéologue s'approcha d'Ivanov.

-Pour les lieux des aggressions, moi je veux bien, mais le truc c'est qu'avec ce brouillard vous trouverez pas grand chose. Et puis en plus, quand ça arrivait on n'était pas là pour y voir, et on peut donc pas être vraiment très sur que les aggressions ont eu lieu là où on a trouvé les coprs.

Il fit un vague geste de la main au vampire, et partit sans un mot vers les bois - où le brouillard semblait un peu moins épais. Il l'emmena jusqu'à un tronc d'arbre couvert de sang et de griffures.

-Bon, par contre, pour celui-ci, on est sur que ça s'est produit ici, fit-il d'un air sombre. Je vous laisse regarder tout ça, faut que je retourne m'occuper de mes gars.

Puis il partit sans se préoccuper des activités du vampire.

Un campement, une forêt, une étendue d'eau – marécageuse –, un brouillard et de mystérieuses morts. La présence de tous ces élément faisaient réfléchir Ivanov. Cela lui disait quelque chose, il avait déjà entendu parler d'une histoire plus ou moins similaire. Ou peut-être l'avait-il lu. Quelque chose de très mauvais, du moins pour l'espérance de vie.
Oui ça lui revenait maintenant, un récit d'un parchemin qu'il avait lu dans la bibliothèque de la barge Darshianne. Écrit par un certain Vaddi Mgellem, une histoire bien sombre. Cela parlait de massacre dus à des démons passant à travers des portails inter-dimensionnels et se déplaçant dans du brouillard givrant.
De terribles créatures aux griffes puissantes, et seulement vulnérables aux armes magiques. Il n'avait pas encore eu l'occasion d'enchanter sa Vorpal selon un sombre rituel, mais il n'avait pas trop envie de tester son efficacité dès maintenant contre de telles créatures.
Mais autrement que par des trainées glacées, il y avait un moyen de savoir si de telles créatures s'étaient tenues pour responsable des disparitions. Car il avait été dit qu'elles se déplaçaient en laissant de profondes empruntes dans le sol, de longue patte à trois griffes.
Ivanov essaya donc, les sens en éveils, d'essayer de lire l'attaque qui avait eu lieu, espérant que tout le monde n'avait pas par la suite trop piétiné les empreinte. D'habitude, la terre marécageuse imprimait bien, et il y était presque aussi facile de lire que dans un parchemin.

/* Rhââ, saleté de purée de poix, on n'y voit presque rien, et ma vision nocturne ne change rien ; d'ailleurs comment cela se fait qu'une telle chose se soit si subitement formé ; encore un coup d'l'autre magot s'il le faut... */

Survolant avec précaution la zone pour éviter d'endommager encore plus les éventuelles traces, Ivanov tentait de comprendre quelque chose dans cet enchaînement de traces de pas à demi effacées.
Mais pendant qu'une moitié de son cerveau était occupée à scruter la zone, l'autre cherchait à faire le point.

/* Bon alors ; et si cette brume était le prémisse d'une nouvelle attaque ? Vers qui les créatures se tourneraient ? Vers une proie isolée ? Foncer dans le tas pour se servir au mieux ? D'ailleurs combien sont-elles ? Et comment réagiraient les autres ?
Les ouvriers iraient certainement se terrer dans leur tente, mais que dire des autres ? Le magot a certainement quelques sorts efficaces j'ose espérer ; l'assassin m'a l'air un peu forte tête, mais peut-être il essaye de dissimuler le fait qu'il débute ; le type et sa donzelle, je ne sais pas trop quoi en penser, peut-être sérieux lui, par contre elle fera sans doute une bonne chèvre. Quant au nain je ne sais pas, il m'intrigue. Un guerrier gros bill, mais j'ai comme l'impression qu'il a quelque chose en plus. Quelque choses qui m'a l'air vaguement familier. Je ne sais pas, faut voir. */

Un parchemin à l'encre effacée, en effet on pouvait difficilement trouver une métaphore plus proche de la réalité. Rien de bien lisible, des petits tas qui pouvaient aussi bien signifier des pas d'agresseurs que des pas de victimes.
Mais lorsque l'on s'acharne, on finit généralement par trouver quelque résultat probant. Et ce fut le cas donc de sa longue observation. D'infimes traces de pas, ressemblant fortement à des traces de pas de troll. Mais ces traces étaient assez curieuses car très peu profondes, comme si le troll n'avait qu'un poids négligeable.

/* Un troll volant ? Jamais entendu parler de ça. Ou alors peut-être que le sol était gelé et que les empreintes ont très peu marqué. Plutôt un vent violent qui aurait balayé la terre, donc seul le fond des empreintes serait resté. Mais même, comment expliquer que ce glandu qui s'est fait attaqué n'ait pas entendu venir le troll. Y'a une louche dans le potage... */

Entre temps, l'assassin s'était approché et avait tenté d'épauler le vampire dans le décryptage du parchemins énigmatique. Mais il ne semblait pas voir grand chose, et après avoir tourné un peu autour de la scène avec précaution, il fit part au vampire de son hypothèse quand à l'origine des attaques.

/* Umm, amusons-nous un peu... */

Ivanov écouta patiemment la thèse de l'humain avant de répondre, presque en un cours magistral :

« - Un animal volant pourquoi pas. C'est une idée qui peut être tout à fait envisageable. Je dirais même plus, j'ai ma propre hypothèse quant à cet attaque. Car il pourrait très bien s'agir de l'attaque d'un essaim d'animal volant, comme par exemple des chauve-souris garous. Et en ce cas là, c'est plutôt inquiétant car il faut tout un groupe d'aventuriers de niveau 13 pour pouvoir lutter contre.
» Je dirais même plus, s'il s'agit bien de ces bestioles là, alors dans une semaine, le camp ne sera plus qu'un cimetière. »

Laissant là l'humain réfléchir à ces paroles quelque peu alarmantes, il s'envola sans crier gare, laissant sur place l'assassin.
En l'air, Ivanov en profita pour essayer de faire le point, et de regarder les environs si quelque élément pouvait l'éclairer quant à cette situation très mystérieuse.

(up! parce que j'ai l'impression que ma réponse est passée innaperçue ^^')

[Si si, juste que j'étais en bac et donc pas eu le temps de répondre]

L'endroit était vraiment glauque, mais d'un tel sordide que même Ivanov ne s'y sentait pas à l'aise. Il y avait comme quelque chose dans l'atmosphère, quelque chose d'impalpable, d'insondable. Mais quand même, il ressentait quelque chose de bizarre. Quoi, il ne pouvait y répondre, mais il en était presque sûr.
Là dans ce bois presque aussi décrépi que la forêt de Boisnu, peut-être qu'il y avait quelque chose qui guettait, attendant patiemment de frapper encore sur ces proies faciles. Mais il ne savait pas quoi.
Le brouillard épais commençait à lentement se dissiper, et permettrait d'avoir bientôt une bonne vision globale de l'endroit. Mais pour l'instant, les gouttelettes d'eau en suspension l'empêchaient de voir grand chose.
Au niveau du bois, presque tout le groupe s'était réuni, discutant d'un hypothétique essaim de trolls fée.

/* Dommage, ma théorie des chauve-souris garous n'a pas été retenue... on se serait marré pourtant, enfin moi du moins */

Mais soudain, un bruit succulent retentit dans le ciel. Le bruit d'os broyés, de peau déchirée et de sang se déversant sur la terre, le tout dans un magnifique cri d'agonie. Un régal... si la victime n'avait pas été l'un des clampins à protégrer.
Ivanov envoya un mms (message magique symbolique, qu'allez vous imaginer ?) au magicien qui l'avait enrôlé, et fondit sur le lieu de l'attaque tandis que les lucioles signalant le corps meurtri s'éteignaient.

Ah la belle scène : un crâne mutilé enfoncé dans la boue, et le reste du corps étalé par terre, comme si quelque chose l'avait fait imploser de l'intérieur.
Et il y avait toujours ces maudites traces de troll-fée, toujours aussi énigmatique, d'autant plus d'ailleurs que le sol boueux aurait dû laisser traces du passage d'une telle bête. Qui devait donc vraiment exister, car son hypothèse du vent ayant soufflé les empreintes tombait à l'eau.

/* Y'a vraiment une louche dans la soupe, plus les choses ses déroulent, et plus cela semble incompréhensible.*/

Mais voilà que des bruits de succion se faisaient entendre ; il s'agissait de Grappin arrivant, suant sang et eau, en courant dans la boue.
Juste à ce moment là, quelque chose perturba Ivanov. Pas quelque chose dans le spectre visible. Non, plus quelque chose de l'ordre magique. Des sortes de vibrations néfaste.
Un sort nécromant ! Oui peut-être qu'il devait s'agir de ça. Mais lequel ?
Le vampire essaya d'analyser les fragments restant de magie pour identifier le sort.
Ces fragments de sorts étaient appelés Koùhoûquises, du nom de quelqu'un que tout le monde a oublié, et qui donc étaient propres à chaque sort en fonction de la température, mais ne dépendant pas des concentrations initiales.
Brefle, ces fragments de sorts ne ressemblaient à aucuns de ceux connus par notre vampire. Ni à une Blessure de l'âme, ni un Crâne piégé de Yorik, non plus le Rayon de la Mort.

Le cerveau core 2 duo du vampire fonctionnait à pleine puissance. En effet, si ce n'était à cause d'un sort à distance, il ne pouvait que s'agir de quelque chose d'invoqué.

- Peut-être pourrait-il s'agir d'un Vengeur Vindicatif, quoi que je ne pense pas que ce genre d'invocation puisse garder un endroit. Sinon, ça pourrait être une Animation des êtres doués de conscience, ou bien un sort d'Embaumement suivit d'une Malédiction.

Il vit une petite pause, histoire de réfléchir encore un peu, et dit :

- Et est-ce que vous pouvez me décrire le profil des autres morts, c'est à dire activité avant le décès, où travaillaient-ils ? Sur quoi ? Et ont-ils été tués pendant qu'ils travaillaient ? D'ailleurs sur quoi travaillait celui-là ? Il m'a semblé l'avoir entendu trouver quelque chose.

Après cette avalanche de question, le vampire attendit que Grappin réponde.