Nirë ne dormit presque pas. Elle passa la nuit entre un éveil comateux et un sommeil léger, entrecoupés de ces pensées brumeuses qui montent au cerveau dans les nuits agitées. Plusieurs fois, elle se réveilla d'un court songe en sursaut. La vue de l'elfe noir, non loin, la rassurait quelque peu, avant qu'elle tombe à nouveau dans des phases de songe presque éveillée.
Au petit matin, elle se leva, encore épuisée. Marcha dans la bruime qui montait [j'aime bien la bruime
] jusqu'à un petit ruisseau qu'elle savait non loin. Lorsque l'eau glacée l'eut réveillée, elle s'habilla rapidement, et retourna vers l'arbre où ils avaient passé la nuit. Plissava l'acceuillit avec un sourire encore une fois enigmatique pour l'elfe des bois. Sans plus échangés de paroles, ils se mirent en route.
Plissava semblait avoir compris que Nirë n'était pas bavarde, et respectait ce souhait de silence, ce que Nirë appréciait.
Ils avaient à peine marché une demi-heure, et le jour n'était pas encore complétement levé lorsque l'arc de Nirë se mit à briller. Celle -ci se figea, et consentit à briser le silence.
- C'est un signe de reconnaissance de mon Clan. Si mon arc brille ainsi, c'est qu'un (ou plusieurs) Shampooing Illustre se trouve à proximité.
Nirë détacha Tchii de sa ceinture, la lança au sol. Elle posa également sur la terre son carquois et son arc, et vit que Plissava se séparait lui aussi de ses armes.
Nirë commença un chant elfique de son clan, chanta de sa voix légère, incertaine, trop peu habituée à se faire entendre.
Ils sont fiers, ils sont élancés,
Comme les arbres de leur foret
Pur est le Shampooing qu'ils fabriquent,
Les Elfes, du Clan Shampooing Illustre.
Un craqument se fit entendre, puis plusieurs. Enfin, trois elfes tombèrent nez à nez avec eux.
Nirë eut un sourire crispé. Elle connaissait l'un d'entre eux, Bau'ly pour avoir écrit avec lui une recette de Shampooing à l'abricot avec lui.
Le deuxième ne lui était pas inconnu. Il se nommait Ryo'ny, et Nirë avait assassiné son frêre lors de l'hécatombe qui avait été à l'origine de son bannissement.
Nirë ne connaissait pas le dernier, mais lui semblait savoir qui elle était, à la lueur d'inquiètude qu'elle pouvait voir briller dans ses yeux bleus.
Bau'ly prit la parole en premier
- Nirë Shampooing Illustre... la seule elfe capable de revenir dans une foret où elle a fait plus de trente morts parmis les siens, accompagné d'un elfe noir visiblement assassin ou l'ayant été si on en croit sa carrure, et surtout capabe de revenir après avoir envoyé son testament à une elfe noire de près de 2mètres de haut qui dépasse El'Rond en personne !
La dernière phrase somblait etre ce qui dérangeait le plus Bau'ly.
Prudement, Nirë recula de quelques pas. Elle jeta un regard angoissé à l'elfe noir, puis parla.
- Il se trouve que... un concours de circonstances... à fait que je ne suis pas morte et... je...s'il vous plait, il faut que je parle à mon Père.
Ryo'ny s'adressa à elle avec une voix pleine de colère.
- Tu auras mieux fait de mourir plutot que de revenir souiller notre foret. Ta présence même est une insulte à la mémoire de ceux que tu as massacré.
Nirë lança un bref regard à Plissava, qui ne sembla pas s'inquièter des morts auquels l'elfe avait fait allusion.
Bau'ly posa sa main sur le bras de son ami, et lui murmura quelque chose.
- Tout le monde à el droit à une chance, Elfe. Suit moi, je vais te mener à Pat'Apon, Notre Chef Admiré. Je crois qu'il sera heureux de te voir.
Ce n'est pas pour toi que je fais cela. Sache que ta présence m'est tout à fait hostile et que s'il ne tenait qu'à moi, tu pendrais haut et court à cet arbre.
Son regard se posa ensuite sur Plissava.
- En revanche, Elfe noir, il est inconcevable que vous nous suiviez.
Nirë lui lança un regard assassin, et il sembla hésiter un instant avant de déclarer :
-... Certes, l'elfe noir peut venir. Il ne peut pas etre plus dangeureux que Nirë Shampooing Illutre.
Le dernier elfe banda les yeux de l'elfe noir, et le petit groupe partit vers la clairière des elfes du Clan Shampooing Illustre.
Nous passerons sous silence leur long cheminement vers la clairière. Nirë, seule, du faire face aux nombreuses remarques cyniques des elfes, qui faisaient bien attention à ce qu'elle ne puisse pas approcher une seule arme, en particulier Tchii, que l'un des elfes avait mis avec dégout dans son sac.
Enfin, ils parvinrent au célèbre Clan.
Les elfes n'acceptèrent point d'oter le bandeau des yeux de l'elfe noir, et pour toute visite du somptueux clan, Plissava due se contenter de sentir les somptueuse odeurs qui s'échappait des bassines de cuivres. [description du camp dans le sujet crée par Loréliane]
Rapidement, il parvinrent devant le batiment de pierre. Ils furent quittés par les elfes, qui leur laissèrent tout de meme leurs armes. Nirë, avec un tremblement, accrocha Tchii à sa taille. Passa son arc sur ses épaules. Elle se tourna vers l'elfe noir, lui ota son bandeau des yeux. Lui rendit son arc.
Elle frissona, bien que le temps soit ensoleillé. Regarda l'immense porte.
Une porte qu'elle avait franchit dans son enfance, la porte qui la séparait de l'elfe qui était son père, mais qu'elle ne connaissait que si peu.
QUi ne lui avait parlé qu'une dizaine de fois. La plus longue pour lui annoncer qu'elle devait partir. Partir et ne pas revenir. Pas avant longtemps.
ELle lança un regard terrifié à l'elfe qui l'accompagnait. Il paraissait relativement calme, pour un elfe au milieu de plusieurs milliers de représentants d'une race ennemie à la sienne, un elfe qui était entrainé au coeur d'une histoire dont il ne connaissait presque rien.
Instinctivement, Nirë avança d'un pas vers l'elfe noir. Elle-même était incapable de savoir ce qu'elle ressentait. Nirë n'avait jamais comprit qu'il puisse exister un sentiment qui lui permettrait d'apprécier quelqu'un.
Pour elle, les etre vivant étaient des créatures bruyantes, effrayante. Mais pas quelque chose à qui on peut se lier.
Son corp était agité de tremblements incontrolables. L'une de ses mains le leva vers le batant de la porte, qu'elle frappa à trois reprise.
La porte s'ouvrit alors lentement. Intuitivement, la main de Nirë chercha les doigts de l'elfe noir. Leurs mains se joignirent, et les deux silhouettes pénétrèrent dans al salle. La porte se referma juste derrière eux.
Devant eux, la scène semblait figée, comme un tableau.
Sur les marche de pierre menant à l'immense throne en forme du fruit elfique sacré, se tenait effrondrée une elfe noire.
En face, un grand elfe blond essayait de la consoler.
En reconnaissant la silhouette effondrée, Nirë s'élança, lachant la main de l'elfe noir.
- Loréliane ! Que se passe-t-il ? Père ! Que se passe-t-il ?
Suivit alors une longue explication, un long récit. Loréliane, nouvellement Mallzyk, passait de l'un à l'autre, suivant les mots chuchotés entre un père et sa fille.
Enfin, Nirë eut un sourire triste.
- Ma vie n'est plus ici Père. J'ai été bannie. Je dois repartir. je voulais jsute vous avertir de...cela... Je... vous savez quelles informations je désire. J'espère que vous pourrer me les donner. Mais aujourd'hui, je dois repartir. Des choses...m'attendent.
Son regard tomba enfin vers l'elfe noir, seul au milieu de l'immense salle, qui semblait indécis sur la conduite à tenir.
Pat'Apon eut un sourire pour l'elfe noir qui avait tant aidé sa fille.
Il regarda, tristement, Nirë se retourner, murmurer à Mallzyk
- Tu as toujours un choix à faire. Accepte. Accepte de devenir ma soeur. Et vient me rejoindre à Valtordu !
Enfin...le choix t'appartient désormais.
Nirë retourna vers l'elfe noir. Ses yeux regardèrent Plissava longuement, puis elle lui fit signe qu'elle partait.
COmme elle s'y attendait, il la suivi.
Sans plus échanger de paroles, les deux elfes se mirent en marche vers la ville, où Nirë avait tant à faire.